Dans un monde où les mots comme « manipulateur », « pervers narcissique » ou « toxique » sont de plus en plus utilisés — parfois à tort — il devient crucial de faire la différence entre un simple menteur ou baratineur, et un véritable profil toxique comme le pervers narcissique.
Car si le comportement peut sembler similaire à première vue (mensonges, contradictions, séduction), l’intention et surtout les conséquences émotionnelles n’ont rien à voir.
Cet article vous aidera à y voir clair : comment repérer un menteur pathologique, souvent en souffrance intérieure, et ne pas le confondre avec un manipulateur pervers, dont l’objectif est le contrôle et la destruction psychologique de l’autre. Une lecture essentielle pour mieux vous protéger… ou protéger vos proches.
Pourquoi confond-on pervers narcissique et menteur : un risque fréquent face aux profils toxiques
Le langage courant mélange souvent les notions de « menteur », « manipulateur » ou encore « pervers narcissique ». Or, si le comportement peut parfois sembler similaire (séduction, mensonge, contradiction), l’intention et les conséquences diffèrent radicalement.
Un menteur pathologique ment pour être aimé ou éviter le rejet. Le pervers narcissique, lui, ment pour dominer et détruire. Comme l’explique la coach en développement personnel Christine Mortamais dans son article Pervers narcissique : une personne qui (ne) vous veut (pas) du bien, le PN vous fait perdre pied, jusqu’à remettre en cause vos propres perceptions.
Le menteur pathologique : quand le besoin d’amour mène au mensonge
Un comportement souvent défensif et inconscient
Le menteur compulsif agit souvent sans malveillance. Il cherche à préserver une image valorisante de lui-même, à éviter les conflits ou à gagner l’admiration de l’autre. Ses mensonges répondent à une peur sous-jacente d’être rejeté, pas à une volonté de nuire.
Dans sa vidéo Différences entre le mythomane et le manipulateur, Catherine VO.S précise que le menteur ne cherche généralement ni emprise ni isolement de la personne en face.
Une relation difficile mais non destructrice
Même si ses mensonges peuvent créer frustration et confusion, le menteur peut reconnaître ses torts, ressentir de la culpabilité, et entrer dans une dynamique de changement. Il est possible de lui poser des limites et, avec un soutien thérapeutique, de rétablir une communication saine.
Le pervers narcissique : un profil toxique manipulateur et destructeur
Manipulation émotionnelle et emprise narcissique
Contrairement au menteur, le pervers narcissique (PN) agit selon un plan. Il utilise le mensonge comme une arme pour maintenir un pouvoir sur l’autre. Sa stratégie : séduire, contrôler, isoler, puis détruire.
Ainsi, Christine Mortamais écrit :
« La relation perverse narcissique ne s’explique pas, il faut la vivre pour la comprendre, ou plus précisément pour ressentir cette perte de repère, ce chamboulement émotionnel, cette folie ! »
Les techniques classiques du pervers narcissique
- Love bombing : phase initiale d’excès d’attention pour créer un lien affectif fort.
- Gaslighting : vous faire douter de votre mémoire ou perception.
- Inversion des rôles : il devient la “victime”, et vous le “bourreau”.
- Isolement : rupture progressive avec votre entourage.
Ces procédés s’installent insidieusement et visent à maintenir la victime sous emprise.
Comparatif : menteur pathologique ou pervers narcissique ?
Critère | Menteur pathologique | Pervers narcissique |
---|---|---|
Objectif principal | Être aimé, éviter le rejet | Dominer, détruire psychologiquement |
Rapport à la réalité | Parfois biaisé mais non délirant | Manipulation volontaire de la réalité |
Empathie | Présente, bien que perturbée | Absente ou instrumentalisée |
Possibilité de remise en question | Oui, avec aide thérapeutique | Rare, sauf dans un but stratégique |
Danger pour l’autre | Blessures relationnelles | Déréalisation, perte d’estime, isolement, trauma |
Se protéger des profils toxiques : adapter ses réponses
Face au menteur pathologique
- Établir des limites fermes sur la vérité.
- Dialoguer sans accuser, mais en pointant les faits.
- Encourager une démarche thérapeutique, si possible.
Face à un pervers narcissique
- Éviter toute confrontation directe : cela renforce sa stratégie.
- Prendre de la distance physique et émotionnelle.
- Tenir un journal de bord pour objectiver les faits.
- S’entourer de professionnels (psy, avocat) si besoin.
- Couper le contact dans les cas extrêmes, sans retour.
Pourquoi il est essentiel de bien nommer les comportements
Employer à tort le terme “pervers narcissique” pour désigner un simple baratineur peut :
- minimiser la violence réelle subie par les vraies victimes de PN,
- rendre floue la réalité relationnelle, et
- empêcher une réaction adaptée à chaque profil.
Comme l’explique Christine Mortamais, le PN détruit “de l’intérieur”, par une emprise émotionnelle souvent invisible, contrairement au menteur, qui agit par défense personnelle, parfois même inconsciemment.
👉 Pour approfondir les dynamiques de manipulation dans les relations toxiques, consultez aussi notre article : Le triangle de Karpman : comprendre les relations toxiques et les pervers narcissiques
Ce modèle illustre comment les PN instrumentalisent les rôles de victime, sauveur et persécuteur pour maintenir l’emprise.
Conclusion : reconnaître pour mieux se protéger
Distinguer un menteur pathologique d’un pervers narcissique permet de poser des limites adaptées, et surtout d’éviter de sous-estimer un profil toxique réellement dangereux.
Le menteur agit par peur, il peut changer. Le PN, lui, agit par stratégie. Il ne s’excuse pas, il inverse, il détruit.
➡️ Identifier ces différences, c’est déjà reprendre du pouvoir sur sa réalité.
Pour aller plus loin sur les pervers narcissiques et la manipulation
📚 Lecture recommandée : Perversion narcissique – Wikipédia
Une synthèse utile sur les racines psychanalytiques du concept, ses applications et ses critiques.