Quand on est associé avec un Pervers Narcissique au capital d’une entreprise
Créer une entreprise est une aventure exigeante, mais la partager avec un associé toxique – et pire, un pervers narcissique (PN) – peut rapidement transformer cette aventure en cauchemar. Quand un PN détient une part du capital de votre société, ce n’est pas qu’une mésentente : c’est une mise en danger stratégique, psychologique, et juridique.
Un partenaire en apparence… jusqu’à la chute du masque
Le pervers narcissique se présente souvent comme un associé idéal : charismatique, visionnaire, ambitieux. Mais une fois en place, son véritable objectif émerge : contrôler, détruire, écraser. Les intérêts financiers passent parfois au second plan, tant son besoin de domination psychique est profond.
Nombre de témoignages évoquent ce comportement troublant : le PN semble parfois préférer anéantir son associé plutôt que maximiser son propre profit. Il joue un rôle, endosse des masques, et manipule subtilement l’environnement pour créer la confusion.
Négocier avec un PN : un leurre dangereux
Dans ce type de relation professionnelle, la négociation devient un terrain miné. Le pervers narcissique donne l’illusion qu’un dialogue est possible, qu’un compromis peut être trouvé. En réalité, c’est un piège bien huilé : il utilise la négociation comme un outil de domination, non pour résoudre le conflit, mais pour affaiblir, faire douter, ou retarder des actions concrètes.
Pour bien comprendre cette dynamique, voici une excellente vidéo pédagogique à ce sujet :
Elle explique pourquoi toute tentative de compromis avec un manipulateur est une impasse.
Le plaisir de nuire… au mépris de ses propres intérêts
Ce qui rend cette situation d’autant plus difficile, c’est que le PN peut jouir de vous déstabiliser, même si cela nuit à la croissance ou à la réputation de l’entreprise. Il exploite les contraintes juridiques, les enjeux financiers, les regards extérieurs… pour vous faire vaciller. Il joue au chat et à la souris, chaque interaction étant calibrée pour maintenir sa mainmise psychologique.
Manifestations typiques chez un associé PN (Pervers Narcissique)
Voici des signes concrets qui peuvent alerter :
- Dénigrement subtil ou direct, en interne ou externe
- Double discours et retournements constants
- Sabotage déguisé de projets ou d’opérations stratégiques
- Isolement d’alliés ou collaborateurs loyaux
- Usage cynique de l’asymétrie juridique ou statutaire
- Menaces indirectes ou culpabilisation constante
- Apparente rationalité… qui masque un objectif destructeur
La gouvernance de l’entreprise à l’épreuve
Ce type de personnalité révèle souvent une faille plus large : l’absence d’un cadre juridique protecteur. Sans pacte d’associés clair, sans statuts solides, sans clauses de sortie ou d’arbitrage, l’associé piégé peut se retrouver bloqué.
Des clauses comme :
- Le buy or sell (clause texane)
- L’exclusion pour faute grave
- Le droit de retrait
… peuvent faire toute la différence. Mais elles doivent être anticipées en amont – ce qui est souvent difficile, tant le PN sait séduire au début de la collaboration.
Que faire lorsqu’on comprend qu’on est associé avec un PN ?
- Sortir du déni : vous ne changerez pas un PN. Il ne cherche pas à comprendre, mais à dominer.
- Documenter les faits : tout élément peut servir de preuve ou de levier (e-mails, décisions litigieuses, manipulations visibles).
- S’entourer d’un avocat spécialisé en droit des sociétés, habitué aux conflits entre associés.
- Protéger votre équilibre mental : un PN cherche aussi à vous épuiser psychologiquement.
- Préparer une sortie stratégique, même si elle est coûteuse. Mieux vaut perdre du capital que votre santé mentale ou votre réputation.
Une référence essentielle pour comprendre la mécanique
Marie-France Hirigoyen, psychiatre, décrit très bien ce type de dynamique destructrice dans Le harcèlement moral : la violence perverse au quotidien (Éditions Syros).
Un ouvrage de référence à lire pour comprendre les ressorts de la perversion dans les relations de pouvoir.
Conclusion
Être associé avec un pervers narcissique au capital d’une entreprise n’est pas une difficulté relationnelle ordinaire : c’est une prise d’otage psychologique et stratégique.
Il faut savoir reconnaître les signes, se protéger sans chercher à « raisonner » l’autre, et recourir à un cadre juridique fort. L’enjeu n’est pas seulement financier. Il est humain, éthique et vital.
Pour aller plus loin
Consultez l’article de LegalVision : “Conflit entre associés : comment le prévenir et le gérer ?”
Un guide clair, gratuit et juridique sur les clauses à intégrer dans les statuts, les modes de résolution de conflit, et les erreurs à éviter quand le lien entre associés se détériore.